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Connaissez-vous les TCK ? Pourtant vivant à Dubai vous en avez probablement un ou plusieurs à la maison ! Le concept de TCK, Third Culture Kid, (aussi appelés Global Nomads) a été défini par le sociologue américain David C. Pollock et Ruth Van Reken pour décrire un phénomène qui s’il a toujours existé (enfants de militaires, de missionnaires, de diplomates..) prend de l’ampleur de nos jours en raison de la mondialisation et de la mobilité croissante des familles au grès des opportunités professionnelles : les enfants d’expatriés !
Ils fonctionnent avec leur culture d’origine (ou celle de leurs parents), dite première culture, s’adaptent à celle du pays où ils vivent, seconde culture, pour en créer une autre unique, appelée 3ème culture !
Souvent bi ou trilingues car exposés aux langages de leurs pays d’accueil, avec parfois plusieurs passeports quand ils sont nés à l’étranger, ces enfants « ont passé une partie significative de leur enfance dans une culture qui n’est pas celle de leurs parents. Ils ont des liens avec plusieurs cultures mais ne se réfèrent complètement à aucune », c’est ainsi que les définis David C Pollock et Ruth Van Reken.
Ce sont les faits et comme c’est un phénomène de plus en plus répandu, psychologues et sociologues se sont penchés sur l’impact psychologique de ce phénomène sur ces enfants et les adultes qu’ils deviendront.
Les conséquences vis-à-vis de leur développement émotionnel et leur identité sont nombreuses, certaines positives d’autres moins. Il faut les connaître afin de les gérer au mieux.
Parmi les nombreux bénéfices de ce style de vie, on retrouve une plus grande ouverture d’esprit, une meilleure compréhension des autres cultures, une tolérance vis-à-vis des différences et bien sûr le multilinguisme.
Soumis à des sollicitations multiculturelles dès leur plus jeune âge, ils développent des capacités d’adaptation importantes, ils sont résilients mais pas toujours exempts de problèmes identitaires.
En effet, avoir été exposé à une ou plusieurs cultures avant d’avoir eu la possibilité de se bâtir une identité culturelle propre, n’est pas toujours facile.
Certains challenges leurs sont spécifiques comme la perte répétée de leurs repères, leurs amitiés et le sentiment d’instabilité.
Ils ne se sentent compris que par les enfants qui ont le même background et ont parfois du mal à se lier avec des enfants qui n’ont jamais quitté leur pays.
Ils doivent apprendre à faire le deuil des endroits et des personnes auxquels ils se sont attachés, afin d’éviter ce que Ruth Van Reken appelle « le deuil non résolu » qui pourrait être une source de problèmes identitaires et relationnels.
A nous parents de comprendre et gérer ce que signifie pour eux « grandir entre les mondes » et de les aider à en tirer le meilleur parti !
Les enfants, grands gagnants de l’expatriation ? Un grand oui, un petit mais… Que nous révèle l’enquête Expat Communication de 2017 ?
L’expérience d’expatriation comporte d’indéniables atouts. Faire face à de nombreuses situations inconnues ou rencontrer des personnes de d’autres horizons sont des opportunités merveilleuses. Elle rendent notamment les enfants souples et bien adaptés. Or l’adaptabilité et l’ouverture d’esprit sont deux qualités susceptibles de les accompagner tout au long de leur vie.
En revanche les enfants ont besoin de savoir à l’avance que ça risque d’être dur. En effet, quitter un univers familier pour s’installer à l’étranger n’est pas un événement anodin. Les problèmes à surmonter avec les enfants peuvent être très variés. Les enfants peuvent réussir à surmonter les difficultés avec plus ou moins d’aisance. Comme ils peuvent aussi ressentir parfois une réelle souffrance et de multiples facteurs de stress. Vous avez donc un rôle renforcé dans cette expérience de vie. Car vous représentez la continuité et la sécurité pour eux.
De la naissance à 3-4 ans, l’enfant n’a pas encore la capacité de se projeter. Il ne se représente pas ce que signifie aller vivre à l’étranger. Il comprend cependant qu’il doit quitter un environnement quotidien auquel il est habitué, une routine qui le rassure et le structure.
De 5 à 10 ans environ, l’enfant a la possibilité intellectuelle de se projeter dans l’avenir. Et l’enjeu de la séparation se déplace au niveau des relations amicales. Puisque, à cet âge, il a des relations sociales vraies et complexes. Cependant, ce renoncement peut être atténué par le désir de la découverte face à la différence. Les sentiments ressentis et manifestés peuvent donc être variés et ambivalents.
A l’adolescence, une expatriation peut être vécue plus difficilement. En effet, cette période est forte en moments déstabilisants et tumultueux. C’est un moment de remaniement de l’ensemble de la personnalité. Ce qui exige donc un profond travail d’élaboration psychique, parfois difficile, douloureux pour l’adolescent et sa famille.
Quoiqu’il en soit, pour les enfants qui évoluent dans un contexte d’expatriation de longue durée ou qui connaissent des expatriations à répétition, la question de l’identité surgit inévitablement. En effet, à cause des changements entre culture d’origine et culture d’adoption, il peut s’avérer difficile d’éprouver un quelconque sentiment d’appartenance, de définir clairement ses origines. L’enfant tend alors à se constituer un culture qui lui est propre, prenant un peu de chaque culture. On parle alors d’enfant « de la troisième culture », ou TCK (third culture kid).
Offrez-leur la possibilité d’avoir une part active et d’investir de manière personnelle ce projet.
Invitez-les à participer aux préparatifs du départ.
Ensuite, gardez toujours une attitude positive. Faites que les enfants se sentent à l'aise avec cette situation.
Gardez d’ailleurs contact avec votre famille et les anciens amis de vos enfants.
Bâtissez de nouveaux repères mais conservez aussi certaines habitudes.
Facilitez aussi la socialisation des enfants en leur faisant apprendre notamment la langue du pays.
Vous pouvez aussi faire preuve d’imagination, comme tenir un journal et les encourager à faire de même. N’oubliez pas, le plus important est que l’expatriation doit être perçue et vécue comme une aventure familiale.
Quelques lectures
David C. Pollock & Ruth Van Reken : Third Culture Kids: Growing Up Among Worlds.
Nina Sichel et al "Writing Out of Limbo : International Childhoods, Global Nomads and Third Culture Kids (2011)."
Cécile Gylbert : « Les enfants expatriés : Enfants de la Troisième Culture »
Florence Chabert d'Hières
Coach Interculturelle & Parentalité Internationale