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Les enfants de troisième culture

Pour David Pollock, les Enfants de troisième culture sont des enfants ‘‘qui ont passé une partie significative de leur enfance dans une culture qui n’est pas celle de leurs parents. Ils ont des liens avec plusieurs cultures mais ne se réfèrent complètement à aucune’’.

Vous êtes donc des parents d’Enfants de troisième culture (ou Third Culture Kid) si :

- vous avez vécu en expatriation et que vos enfants sont nés dans votre pays d’accueil.

- vos enfants ont vécu entre 1 et 10 ans en expatriation.

Représentons cette notion avec le burger ci-dessous : (photo)

Le pain, c’est la culture de votre pays d’origine. La viande, la salade, la sauce représentent quant à elles la ou les cultures dont votre famille s’est imprégnée au sein de votre ou vos pays d’accueil. Ce burger, c’est votre Enfant de troisième culture.

Nous pouvons facilement comprendre qu’un enfant de deux ans qui part vivre aux Etats-Unis n’aura pas la même exposition culturelle que s’il avait 11 ans. Nous pouvons aussi affirmer qu’un français élevé en Inde aura davantage en commun, avec un mexicain qui a passé son enfance en Afrique, qu’avec un Français qui a été élevé en France. Les conséquences vis-à-vis de leur développement émotionnel et de leur identité sont nombreuses. Certaines positives, d’autres moins. Il faut les connaitre afin de les gérer au mieux. Ainsi, on offrira à l’enfant un endroit auquel il peut s’identifier.

Prenons l’annonce du départ du pays d’expatriation. Il peut être judicieux de mettre en place une frise temporelle, afin d’expliquer à nos enfants les évènements qui précèdent le départ et les changements imminents.

On n’oubliera pas non plus d’organiser une fête de départ, appelée plus communément ‘‘Farwell Party’’ dans le jargon des expatriés des pays anglophones. C’est un moment précieux, destiné à dire au revoir aux personnes et aux lieux qui leur sont chers. Ainsi, nous éviterons ce que Ruth Van Reken appelle ‘’Le deuil non résolu’’, qui d’après elle, pourrait être une source de problèmes identitaires et relationnels. En effet, tout changement pour les adultes est déjà compliqué en soi, il ne faut donc pas oublier qu’il en est de même pour les enfants. C’est pour cela qu’avant toute nouvelle expatriation il faut être armé et bien se préparer.

L’expatriation est très bénéfique pour les enfants. Ils gagnent en flexibilité, deviennent de vrais petits caméléons et acquièrent une grande ouverture d’esprit. Ils sont aussi souvent bilingues, voire trilingues, grâce à leur exposition aux langages de leurs pays d’accueil. Leur tolérance aux différences est amplifiée, ils comprennent très vite que ce n’est pas parce que c’est diffèrent de leur pays d’avant que c’est moins bien. Ils deviennent cosmopolites en jouant et côtoyant d’autres enfants expatriés comme eux ou bien des enfants locaux, de toutes couleurs de peau et de toutes religions confondues.

Mais il faut être prudent, cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas toujours exempts de problèmes identitaires. Lorsque, par exemple, on demande à ma fille de 5 ans quel est le drapeau de son pays, elle va répondre tout de suite celui des EAU où elle est née et habite, au lieu de celui de la France qui est censé être son pays d’origine.

Je suis une enfant du Sri Lanka, adoptée par une famille française, élevée en France. Une Enfant de troisième culture, devenue une Adulte de troisième culture et aujourd’hui, une Maman expatriée. Physiquement, je ne réponds pas vraiment à l’image de la femme française que l’on trouve dans les magazines et la pire question que les gens me posent quand je les rencontre est ‘’ d’où viens-tu ?’’, ‘’Where is home ?’’. Un Enfant de troisième culture demeure un Enfant de troisième culture toute sa vie ! A nous, en tant que parents, de les aider dans cette quête d’identité, de les aider à raconter d’où ils viennent.

Nos enfants sont français, mais n’ont jamais habité en France, ou si peu. Pour eux, c’est le pays des vacances. Le challenge, certes pas toujours facile à bien suivre, est donc de leur bâtir une identité culturelle propre. Heureusement, aujourd’hui, nous avons des outils qui permettent de les aider à gérer ce sentiment d’instabilité, de confusion.

Il nous faudra par exemple, pour nous parents, commencer à faire la différence entre consoler et encourager. Mais il nous faudra également faire des pauses et réaliser que ce n’est pas parce que nous sommes pris dans le marathon de l’expatriation, qu’il faut pousser l’enfant à s’adapter en lui assurant que tout va bien se passer. Sinon, on le prive alors d’une chose essentielle sans s’en rendre compte, on ne lui accorde pas un endroit où il peut être triste, râleur, nostalgique.

Je conseille donc aux parents de ne pas aller trop vite, de ne pas bruler les étapes. Un cocon familial solide permettra d’offrir à son l’enfant un endroit auquel il pourra s’identifier.

C’est la clé pour faire une transition de qualité, car lors de mes formations j'ai de nombreux enfants qui ont déjà changé 3 fois de pays à 10 ans.

C’est donc à nous, parents d’Enfants de troisième culture, de comprendre et gérer ce que signifie pour eux ‘’être un citoyen du monde’’. Les aider à en tirer le meilleur parti pour aujourd’hui et surtout, pour demain.

Florence Chabert D'hieres est en train d'écrire un livre illustré à l'attention des enfants et des parents de TCK (Third Culture Kids - les enfants "globe-trotters expatriés")

Voici une enquête pour mieux répondre aux besoins de familles expatriées,

Le but étant d'avoir des témoignages des mamans expat de façon a offrir des solutions...

https://citizensoftheworld.typeform.com/to/P9yOwX ou

www.coach4expat.com

Florence Chabert d'Hières

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